– Élections. En ce contexte électoral, on a beaucoup parlé santé. L’engorgement des urgences, le manque de personnel formé adéquatement et les listes d’attente qui s’allongent ont été des sujets chauds qui ont fait consensus parmi les chefs des partis politiques. Pourtant, permettez-moi de déplorer le fait que le tabac ne figure presque pas dans les débats électoraux. Pourquoi ? C’est dû à la très fausse impression que, compte tenu des nouvelles lois et de la baisse de l’usage du tabac, le problème est désormais ” réglé “. Pourtant, le tabagisme demeure la
première cause de maladies et de décès évitables dans notre société. Plus de
13 000 Québécois en meurent chaque année, un chiffre à peine croyable pour une société qui se soucie de sa santé. Oui, c’est une statistique parmi bien d’autres. Mais derrière le chiffre, il y a des milliers de victimes qui souffrent pendant des mois ou des années, des milliers de familles dont la vie est complètement bouleversée, des milliers d’enfants qui perdent un parent. Tout ça à cause de la mise en marché ” agressive ” d’un produit mortel et tout à fait inutile. Et puisque les victimes du tabac meurent lentement, entourées de leur famille, sur un lit d’hôpital, loin des caméras et absentes des manchettes, il est difficile de sonner l’alarme et d’éveiller la conscience du public sur l’étendue et la nature dévastatrice de cette épidémie. À la veille des élections provinciales, j’exprime un seul souhait : que nos dirigeants n’oublient pas, au lendemain des élections, que plus de 1 000 Québécois ont perdu la vie au cours de la présente campagne à cause d’une maladie évitable. Nous comptons sur les élus pour poursuivre la lutte.
SOURCE : Le Devoir, CAHIER SPÉCIAL, mercredi, 21 mars 2007, p. b6
Lambert-Chan, Marie
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