– La ronde d’inspection menée par le Service d’urbanisme de la Ville de Granby dans le parc industriel n’aura pas été vaine. À l’issue de cette tournée, 45 usines ont été prises en défaut pour avoir installé des ” bâtiments accessoires ” non conformes à la loi. À la suite de l’effondrement mortel de l’abri pour fumeurs de l’usine Transformateur Delta, à la mi-février, tout le secteur avait été passé au peigne fin, ” rue par rue, usine par usine “, note l’inspecteur Alain Chevalier. La mission : débusquer les fumoirs ou les abris d’entreposage ne respectant pas le règlement municipal. M. Chevalier et un autre inspecteur ont consacré quelques jours à cette tâche, à l’issue de laquelle de nombreuses situations irrégulières ont été consignées. Selon l’urbaniste Yvan Gatien, on a dénombré 17 vestibules temporaires érigés sans permis. Les propriétaires de ces installations recevront au cours des prochains jours une lettre les avisant qu’un permis municipal est nécessaire et que ce type d’installation doit répondre aux normes esthétiques du Plan d’intervention et d’intégration architecturale (PIIA). ” On leur mentionne aussi qu’il est interdit de fumer dans ces vestibules, tel que prévu dans le Code de prévention des incendies du Canada “, mentionne M. Gatien. Sur réception de l’avis, les contrevenants auront dix jours pour se conformer.
Abris Tempo
L’inspection visuelle a aussi permis de relever la présence de 19 abris Tempo, utilisés soit comme fumoir, soit à des fins d’entreposage. ” Cela est complètement illégal. Ils auront 15 jours pour les démanteler”, ajoute M. Gatien. Ce dernier rappelle en effet que tout abri Tempo est prohibé dans les zones industrielles. ” C’est accepté seulement dans les zones résidentielles, et uniquement pour abriter des voitures.” À cette liste s’ajoutent neuf dossiers de diverses natures. Yvan Gatien donne en exemple une industrie qui, en guise de fumoir, utilise… une roulotte de chantier. Un usage complètement à l’encontre du règlement municipal. On peut cependant penser que la plupart des industriels visés par la Ville ont agi par simple ignorance, le coût d’un permis d’installation des bâtiments accessoires étant somme toute dérisoire. Selon M. Gatien, il en coûte 20 $ pour le premier 1 000 $ (du coût des bâtisses) et 2 $ pour chaque tranche supplémentaire de 1 000 $. Pour un abri temporaire valant 2 000$ par exemple, le permis s’élève à 22 $.
Pas répressif
Bien que la Ville ait mené cette inspection à la suite de la mort accidentelle d’Éric Whitehouse, l’urbaniste rappelle que ce n’est pas le rôle du Service d’urbanisme d’agir de façon répressive. ” Nous ne sommes pas un service de sécurité publique “, précise-t-il, en indiquant que les effectifs municipaux ne permettent pas de patrouiller les secteurs à la recherche de bâtiments illégaux. Chose certaine, ce récent accident causé par un toit alourdi par la neige a éveillé bien des consciences. Aucun abri ou vestibule n’a été jugé non sécuritaire par les inspecteurs. Lors de leur tournée, ceux-ci ont d’ailleurs observé qu’à bien des endroits, les installations temporaires avaient été fraîchement déneigées.
SOURCE : La Voix de l’Est, Actualités, jeudi, 1 mars 2007, p. 2
Authier, Isabel
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