– Les créateurs sont-ils en train de se mettre à la solde des cigarettiers ? Des militants antitabac constatent que les personnages du petit écran fument plus que monsieur et madame Tout le monde dans la vie quotidienne, depuis l’entrée en vigueur de l’interdiction des produits du tabac dans les endroits publics. C’est ce que rapporte Le Journal de Montréal. Avec 20 % de la population, le taux de fumeurs est à son plus bas niveau au Québec. Quelque 230 000 Québécois ont écrasé définitivement depuis huit mois. Pourtant, le nombre de fumeurs semble augmenter dans les téléséries, selon Olga Debiencourt, porte-parole du Conseil québécois sur le tabac et la santé. Elle souligne que, toute proportion gardée, dans certaines téléséries, il y a plus de fumeurs que dans la vraie vie. Au cinéma, il y a trois fois plus de fumeurs que dans la vie quotidienne.
La réponse des producteurs
Pour le président de l’Association des producteurs de films et de télévision du Québec, Vincent Leduc, il n’y a pas de problème. « Je dirais que je ne connais pas un auteur qui mettrait une cigarette dans le bec d’un acteur ou d’une actrice sur commande », a-t-il répondu à René Homier-Roy, à l’émission C’est bien meilleur le matin. Le Journal de Montréal fait valoir que certains producteurs et réalisateurs aux prises avec des problèmes de financement sont tentés d’utiliser des produits du tabac dans leurs oeuvres contre rémunération de la part des cigarettiers. Interrogé sur les moyens de s’assurer que les membres de son association ne se mettent pas à la solde des cigarettiers, Vincent Leduc a répondu : « Comment neutraliser quelque chose qui n’existe pas, ça me semble largement hypothétique ». Selon madame Debiencourt, au fur et à mesure que les marchés se ferment, les cigarettiers doivent trouver d’autres moyens de faire de la publicité. À cela, Vincent Leduc réplique: « Il faut, à chaque fois qu’on fait une entente publicitaire quelconque, la faire partager avec notre diffuseur pour que tout le monde soit sur la même longueur d’onde ». Il reste que la cigarette occupe une place importante dans un téléroman comme Les étoiles filantes : tous les principaux personnages, sauf un enfant de 11 ans, fument. Même une adolescente de 14 ans. Vincent Leduc insiste pour dire que l’Association des producteurs essaie de se comporter en bon citoyen. « Si ça devenait problématique, il faudrait se pencher là-dessus », dit-il. Et il conclut en disant que la liberté de création doit précéder le reste.
SOURCE : Radio-Canada Nouvelles, le 5 mars 2007
|