– La Direction de la santé publique de l’Outaouais (DSPO) s’inquiète de la popularité grandissante des cigarillos aromatisés chez les jeunes. Cerise noire, framboise, vanille, orange, les ” clous de cercueils ” aromatisés ont la cote actuellement, principalement chez les adolescents. L’Institut de la statistique du Québec a noté, en 2004, une augmentation de 29 % depuis 1998 du nombre d’élèves du secondaire affirmant avoir fumé un cigare au cours du dernier mois. La vente de cigares et de cigarillos au Québec a du même coup connu une hausse
vertigineuse de 300 % entre 2000 et 2005. Plus de 83 millions de cigares ont été vendus aux consommateurs québécois en 2005. Les plus grands consommateurs sont les jeunes de 18 et 19 ans.
Malgré les progrès dû à la Loi sur le tabac, la DSPO admet que les jeunes ne sont pas à l’abri du tabagisme. L’achat à l’unité de cigarillos s’avère plus attrayant d’un point de vue budgétaire que de payer un paquet de cigarettes. Comme premier pas vers le tabagisme, le cigarillo, avec un prix ne dépassant pas 2 $, est beaucoup moins intimidant pour un adolescent. ” C’est inquiétant, lance Josée Charlebois, agente de programme à la DSPO. Le problème est clairement en émergence. Nous craignons que cela ne fasse augmenter à nouveau le taux de tabagisme au Québec et dans la région. ” Madame Charlebois affirme que ce problème est maintenant entre les mains du gouvernement du Québec. ” Il y a actuellement un trou dans la législation, dit-elle. Je crois qu’il va se passer quelque chose à court terme. ”
Mise en marché agressive
Les compagnies de tabac ont vite fait d’utiliser cette faille dans la législation. Elles ne se sont pas gênées pour en faire une mise en marché agressive. De nombreux commerces disposent des présentoirs se trouvant sur les comptoirs, juste à côté des produits anodins comme la gomme ou les friandises. Ils sont placés parmi les produits les plus proches de la clientèle et sont visibles pour les enfants et les adolescents. Ces produits n’affichent généralement aucune mise en garde sur la santé.
Baisse du tabagisme en Outaouais
La Semaine québécoise pour un avenir sans tabac lancera ses activités dimanche. Cette année, la DSPO veut souligner la détermination des gens qui ont cessé de fumer. Ils sont de plus en plus nombreux en Outaouais. De fait, le taux de tabagisme chez les 15 ans et plus est passé de 38,4 % en 1998 à 31 % l’an passé. ” C’est principalement dû à l’entrée en vigueur des différentes lois sur le tabac et à l’augmentation des taxes sur les produits du tabac, précise madame Charlebois. C’est documenté, quand le prix des produits du tabac augmentent, le taux de tabagisme chute, surtout chez les jeunes. ”
Volonté d’écraser
Claude Veilleux, pharmacien à la Pharmacie Larouche, sur la rue Eddy, dans le secteur Hull, observe actuellement un accroissement de la volonté d’écraser chez les fumeurs. ” Il y a deux moments forts dans l’année où les gens veulent cesser de fumer, dit-il. Le début de l’année avec les bonnes résolutions en est un et le lancement du Défi J’arrête j’y gagne est l’autre. ” Les ventes de produits pour aider à la cessation du tabagisme sont en demande actuellement, affirme le pharmacien. ” Beaucoup de gens sont venus chercher de l’information pour arrêter de fumer cette semaine “, dit-il. Ses produits vedettes sont la gomme Nicorette et le timbre de nicotine.
SOURCE : La Région, jeudi, 18 janvier 2007, p. 9 |